JOURNAL L'ENVOL
Obéissance
par Gail Wormington (Traduit par Aline Tremblay Dogs in Canada Décembre 2003)
Travailler sans récompenser constamment
Peu importe la méthode que vous utilisez, ceci doit devenir votre but ultime.
Nous mettons beaucoup d'efforts en essayant différentes méthodes d'entraînement qui fonctionnent bien la
plupart du temps… pour quelques personnes. Mais, peu importe les choix, nous avons tendance à voir ressurgir
les mêmes problèmes constamment. Je crois que la majorité de ces problèmes sont causés, non par nos méthodes
d'entraînement, mais par le fait que nos chiens n'ont pas " l'habitude de travailler ".
Voici un scénario typique : le chien montre un laisser-aller lors de la marche au pied. À l'entraînement,
le manieur arpente le long tapis en ligne droite. Le chien retarde après le premier stop. Le manieur donne
une correction, le chien se replace en position, le manieur le félicite et l'exercice continue … jusqu'au
prochain retard, alors que le processus est répété. Est-ce que ce chien est prêt pour un test? Probablement
pas. Cela dépend du nombre de fois que le manieur doit rappeler au chien qu'il est supposé travailler.
Malheureusement, ceci est beaucoup trop fréquent. Plusieurs chiens semblent penser qu'ils ont le choix. À
chaque session, le manieur doit ré-établir que, oui, aujourd'hui nous devons travailler.
Que pensez-vous qu'il se produit lorsque vous entrez dans l'enceinte de test? Il n'y a pas d'échauffement
dans cette zone, pas de correction, pas de récompense pendant les exercices. Le chien se laisse aller
rapidement. Quelques fois, cela se termine par une note de passage, quelques fois par un échec.
Les gens qui entraînent avec de la nourriture ne sont pas à l'abri de ce syndrome. Combien de fois
avez-vous assisté à un réchauffement spectaculaire en dehors de l'enceinte pour voir le même chien
perdre intérêt et se laisser aller pendant la marche au pied sans laisse !
Reprenez le même chien et une méthode différente. Le manieur lui montre de la nourriture (ou un jouet).
Le chien marche sur le tapis, concentré sur son manieur. Le manieur s'arrête et récompense avec de la
nourriture. L'exercice continue et tout va bien… jusqu'à ce qu'ils entrent en test et qu'il n'y ait pas
de nourriture.
Troisième scénario, même chien. Le chien et le manieur marchent sur le tapis, en ligne droite. Le chien
retarde après la première halte. Le manieur montre la nourriture (ou le jouet) au chien qui se rattrape et
qui est récompensé. Malheureusement, il est actuellement récompensé pour une performance inacceptable, et le
problème ira en s'amplifiant.
Mais le résultat en bout de ligne est le même. Dans aucun des scénarios précédents le chien n'a démontré
qu'il était prêt à travailler de lui-même.
Les méthodes d'entraînement, même si elles sont considérées démodées par plusieurs, ont le mérite d'indiquer
au chien ce qu'on attend de lui. L'idée c'est que s'il travaille régulièrement la même routine, il devrait
réaliser tôt ou tard que cela fait partie de sa vie. Le mauvais côté c'est que cela peut provoquer de l'ennui
chez le chien qui pratique toujours le même exercice. Et, comme nous le savons tous, ce n'est pas parce que
le chien sait ce qu'il doit faire qu'il le fera. Si les pratiques demandent beaucoup d'interaction, par
exemple, répétition de l'ordre, récompense, etc., alors le gain obtenu est perdu ou du moins réduit.
Mon professeur d'équitation avait l'habitude de dire que le cheval devait être prêt à travailler au moment
même où vous prenez les rennes. Vous devez vous demander si votre chien est prêt au moment où vous prenez la
laisse. Si votre chien a des problèmes qu'il faut régler à chaque session avant qu'il ne soit prêt à
travailler, les chances sont que vous vous dirigez vers de plus gros problèmes lorsque vous entrerez dans la
zone d'épreuves.
Il ne faut pas blâmer les méthodes utilisées mais, quelque part, nos chiens manquent la dernière marche,
travailler sans récompenses constantes. Peu importe la méthode d'entraînement que vous utilisez, ceci doit
être votre but. Est-ce que votre chien est prêt à travailler aussitôt que vous lui demandez? Est-ce que
votre chien maintient ce désir jusqu'à ce que vous soyez prêt à arrêter? Si non, avez-vous établi un programme
d'entraînement dirigé par un entraîneur capable de vous guider adéquatement vers votre but?
Je souhaiterais pouvoir vous dire qu'il y a une solution facile mais, si cela peut vous consoler, vous n'êtes
pas seul. Avant de régler un problème, il faut le reconnaître. Si vous vous reconnaissez ici, une solution
possible serait d'insister sur cette règle : le travail commence aussitôt qu'on a la laisse en main.
L'entraîneur doit toujours changer ses habitudes en premier avant de noter une amélioration chez le chien.
Entre-temps, vous devriez considérer d'épargner sur les coûts d'inscription aux tests pour donner priorité à
l'entraînement et non aux épreuves.
Gail Wormington, compétitrice en obéissance de longue date, a débuté avec un Harrier et entraîne maintenant des Golden Retreiver.
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